Lièvres du Pays de Bray:
Nous sommes fin juillet, les journées sont longues et chaudes.
Les moissons sont finies, les grains sont engrangés dans les silos.
Le champ est hérissé par les tiges d’orge coupées.
J’ai posé, la veille, ma tente d’affût en bordure du champ, là où le fermier, respectueux de la nature, a laissé une bande de terre fleurie afin que les insectes pollinisateurs trouvent refuge.
C’est aussi le domaine des lièvres.
Je suis arrivée très tôt ce matin dans la tente. Les lièvres en cette saison sont autant diurnes que nocturnes, mais c’est à l’aube et au crépuscule qu’ils sont le plus actifs. Il faut donc arriver prudemment sur site.
Je surveille les alentours des petites « fenêtres » de la tente.
Le soleil se lève derrière moi, et ses premiers rayons illuminent la plaine.
Il ne faut pas attendre trop longtemps pour que les premières longues oreilles apparaissent.
Étirant leurs longues pattes arrière, les premiers levés avancent dans le champ le nez au vent.
Bientôt, ils sont 5 ou 6, une famille, à gambader dans les chaumes.
Il n’y a pas de vent et le soleil commence à monter dans le ciel sans nuage.
Je les laisse patiemment approcher. Ils ne sont pas étonnés de la tente, peut-être parce qu’elle était déjà présente hier.
Ils farfouillent dans la terre, bondissent, courent et gambadent puis stoppent un moment assis sur leur derrière et repartent de plus belle.
La matinée avance et mes modèles sont toujours là à brouter et cabrioler. Un petit nuage cache quelques instant le soleil.
Une hase manifestement bien pleine détale vers le centre du champ.
Ils sont drôles avec leurs mimiques, comme cet ado de l’année avec ses longues oreilles.
Ou celui-là qui hume le parfum des fleurs.
Un levreau de la dernière nichée s’approche sans inquiétude de la tente,
un rapide clin d’œil complice au photographe…
avant de se chauffer au soleil.
Le bruit du déclencheur ne semble pas les déranger, je suis en mode silencieux et je ne shoote pas en rafale.
En fin de journée, la lumière change, le ciel rougeoie.
Ils sautillent encore avides de jeux et de chaleur, mangeant encore les graminées de la bordure herbeuse bientôt la nuit sera là.
À quoi rêve-t-il ?
Encore une belle rencontre photo nature.
Juillet2016
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