L’été tire vers sa fin.
Les pommes sont mûres, quelques unes sont déjà à terre et parsèment le sol de taches vertes et rouges.
Tout à coup un éclair roux, surgi du bois, traverse la plantation.
Survolant les herbes sèches, il grimpe dans un pommier.
Redescend, bondit sur quelques mètres et change d’arbre, ici les pommes sont vertes et juteuses.
Après plusieurs tests gustatifs, il dévale le tronc et se pose dans l’herbe à la recherche que quelques graines, c’est un gland qui aura sa préférence.
Ce petit lutin de la forêt passe la majeur partie de la journée à rechercher sa nourriture.
Il se redresse souvent sur ses pattes arrières, guetteur vigilant il surveille les alentours.
Debout, immobile, il regarde, écoute, prêt à disparaître au moindre bruit ou mouvement suspect.
Si tout est calme, il reprend son affaire et continue à manger ou peigner sa fourrure avec ses griffes.
Elles sont impressionnantes ses griffes, elles l’aident autant pour grimper aux pommiers que pour tenir sa pomme et se régaler, pour ouvrir ses graines comme de se gratter.
Quel plaisir de le voir vivre, il ne m’a pas repérée, il est à quelques mètres et profite, comme moi, du moment présent.
Je suis retournée plusieurs fois à sa rencontre, c’est un jeune de l’année insouciant, mais véloce. Il a dû naître dans la forêt toute proche. A chaque fois je guettais et espérait sa venue, il m’attendrissait avec ses facéties et ses mimiques.
Un jour il est venu avec son frère, ils ont grignoté quelques graines puis sont repartis. Plus jamais il n’est revenu accompagné par la suite.
Opportuniste omnivore, il s’adapte à son environnement en suivant les saisons. Se nourrit de fleurs et de jeunes pousses au printemps, en été de fruits, et de graines.
L’automne abonde de glands, noisettes, châtaignes. Il ne dédaigne pas nom plus les champignons et même les insectes ou les escargots.
Mais manger cela donne soif, il s’approche du bord de l’eau, et se penche au-dessus du miroir pour se désaltérer.
Un bruit dans le chemin qui longue la haie, aussi vite qu’il était venu il a disparu, agile et pressé, en quelques bonds vers la forêt.
Son habitat se fractionne, les voitures l’écrasent, la pollution l’empoisonne, les chats et ses prédateurs naturels le chassent, sans compter ses cousins de Corée et ceux d’Amérique : les gris, qui envahissent son territoire, et cette sylviculture intensive… Il est aujourd’hui bien menacé le petit rouquin à la queue en panache.
Pour la technique, j’ai photographié ces petits rouquins dans ma région.
Le matériel de prise de vue se compose d’un reflex Canon 5D Mark III couplé avec un objectif 400mm à 1000 ISO pour une ouverture moyenne de f/3.2.
Toutes les photos ont été réalisées à l’affût avec une rotule pendulaire et un trépied.
0 Comments